C'est le jeu, ma pauvre Lucette !

Il y a peu, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Lucette, bientôt 90 ans, marraine de ma très chère amie Nathalie.

L’expression signifie : « C’est comme ça, on ne peut rien y changer… », ce qui est sûr c’est que Lucette est tout sauf une pauvre dame à plaindre. C’est une femme pleine d’énergie, généreuse, intelligente et d’une élégance folle. Alors, il est vrai que son destin a été semé d’embûches mais elle a relevé tous les défis avec force. Maman investie auprès de ses fils et notamment de Luc, atteint de paralysie cérébrale.

Nous avons pu échanger sur nos destins croisés autour du handicap moteur. Je ne vais pas dévoiler toute sa vie mais j’ai été impressionnée par cette femme.

Elle a mené de nombreuses batailles pour défendre les droits de son fils et en mène encore. Apparemment, le passage à l’âge adulte d’un enfant handicapé implique de nouveaux défis. Par exemple, l’Assurance Invalidité ne rembourse plus les orthèses, ni les souliers orthopédiques des adultes (selon leur situation), alors que ce matériel est indispensable pour permettre à Luc et à d’autres de faire leurs transferts avec un maximum d’autonomie. C’est navrant !

Lucette accueille encore son fils à domicile le week-end. Ses yeux s’illuminent dès qu’elle prononce son prénom. Je me projette évidemment. Dès que je parle de Nami, je suppose que j’ai la même étincelle dans le regard. Être mamans d’enfants différents, n’enlève rien à l’amour qu’on leur porte bien au contraire, cela renforce l’intensité de la relation.

Si s’occuper de son enfant handicapé conserve, alors je me réjouis de vieillir (comme elle) !

Cette rencontre m’a confirmé que je suis en plein marathon et que la création d’une Association pour prendre soin d’autres proches aidant.es me tient à cœur. Un jour peut-être…

Je me réjouis de mon prochain thé avec Lucette et Nathalie et je leur transmets toute ma gratitude pour ce moment de partage.

Avec toute mon affection.

Vanessa