Philosophie du soir, bonsoir

Le monde est un peu toqué, Nami. Ça a toujours été le cas je crois. On peut penser que l’histoire est circulaire. Autrement dit, on tourne en rond. Toujours les mêmes enjeux et conséquences.

Mais pas envie de déprimer. Je t’ai emmenée écouter un concert ce weekend. Des artistes ce sont réunis en faisant don de leur cachet en faveur d’une association de femmes au Sénégal. Joli projet. Beau moment de générosité.

Quel message ? Simplement que le monde va mal mais pas que. De jolies choses fleurissent partout et tout le temps. Être capable de le vivre et de le voir c’est cela que je souhaite partager avec toi durant toutes les années où nous cheminerons ensemble. 

Parce que, chérie, j’ai perdu trop d’énergie à lutter contre notre réalité. Maintenant, passons à un nouveau chapitre. La reconstruction. 

Ces dernières années , j’ai traversé l’équivalent de Compostelle ; les phases du deuil : choc, déni, colère, tristesse, résignation, acceptation. J’ai perdu espoir et joie. Pas toujours. Des années avant de comprendre qu’il fallait accepter notre vie telle qu’elle est. Accepter d’être hors norme, hors jeu. Mais avant de se dire tant mieux, des étapes à franchir.

Comment accepter d’avoir vécu ce chemin comme un fardeau à porter ? Comment vivre notre vie avec joie et réel plaisir ?

Vivre notre réalité dans un monde normé  et toqué n’est pas chose aisée. Et alors ?  Lutter n’est pas juste. Accepter l’est. Et surtout voir le mignon si petit soit-il !

Mais réaliser que :

· Notre rapport au temps est différent.

· Notre rapport au mouvement est différent. 

· Notre rapport aux autres est différent.

Ces différences rendent notre existence fatigante si on s’obstine à vouloir les changer pour correspondre aux attentes. Mieux vaut les accepter et vivre bien.

Et à la fois, rappelons-nous que nous faisons partie de ce monde. Nous sommes des humaines avec de jolies choses à partager. Un chemin singulier. Un chemin : le nôtre.

Ti voglio tanto bene.

Maman