Pensées d'hôpital
- nessacecere3
- 7 août 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 févr.
Allongée sur mon lit d’hôpital pliable à côté de celui de Nami, j'ai envie d'écrire ce qui me traverse l’esprit.
Je dois m’habituer à dormir ici. J’ai mal au dos même si c’est moins inconfortable que prévu.
Les sons sont différents. Des pas d’infirmières de nuit raisonnent sur le sol. Les sonnettes des chambres tintent dans mes oreilles. Difficile de les ignorer. Les portes qui s’ouvrent et qui se ferment animent la soirée. Les respirations des enfants dans la chambre, signe de vie.
La lumière est différente. Les stores laissent filtrer les rayons de la lune. La lumière rouge de la veilleuse enveloppe l’espace de la chambre. Des ombres se dessinent sur les murs.
Les odeurs sont différentes. Les plateaux repas sentent le réchauffé. Ça ne sent pas l’hôpital et les médicaments. Ça ne sent presque pas. Étrange.
Le matériel est différents. Des béquilles. Des fauteuils roulants, électrique, manuel. Des standings. Des robots. Des vélos spéciaux. Des minis et des grands déambulateurs. De grosses baignoires. Des cigognes. Des chaises adaptées.
L’espace est différent. Des couloirs larges. Des ascenseurs vastes. Des portes immenses. Des boutons électriques qui les ouvrent. Des boutons à hauteur d’enfants. Des dessins d’animaux dessus. Symbole pour chaque lieu. Singe, sortie. Caméléon, thérapies. Dauphin, lieu de vie… dehors, la nature. Dehors des animaux. Des lapins, des alpagas, des chiens, des chevaux.
Le personnel est différent. Souriant. Bienveillant. Suisse allemand.
Les parents sont différents. Leurs regards en disent long. Fatigue. Tristesse. Des larmes coulent discrètement. Lumière d'espoir parfois. Longue route devant soi.
Les enfants sont différents. Des cicatrices plein les jambes, les têtes, les cerveaux, les dos, les bras. De la salive par-ci, par-là. Des foulards autour du cou. Des regards présents. Des regards absents. ça dépend.
Mais tout est normal à la fois. Des enfants joyeux. Des enfants plein de vie. Des enfants lumineux. Des enfants forts. Des enfants courageux. Des enfants joueurs. Des parents aimants. Des parents souriants. Des parents réconfortants. Des parents présents. Des parents absents. Des vies.
Croiser le chemin de ces enfants m'inspire. Vous connaissez l'art du "Kintsugi" ? Cela permet de réparer un objet brisé avec de la résine et de la poudre d'or. L'objectif n'est pas de cacher les défauts, au contraire cet art rend l'objet précieux.
Je vois de la poudre d'or sur les cicatrices des enfants. Je vois combien, ils sont précieux, résilients et importants. Leurs cicatrices montrent leur force et leur courage. Je suis touchée par ces parcours et ces âmes. Reconnaissance.
Vanessa
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