Et après ? Retour à la maison.
- nessacecere3
- 17 mai 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mai 2024
Est-ce que j’existe encore ? Qui suis-je ? Que s’est-il passé ? Sentiment d’avoir vécu la guerre, perte de repères et d’identité. Long chemin devant… Équilibres perdus.
Anesthésiée. Plus rien ne me touche vraiment, sauf le sourire de Nami. Je marche dans les nuages, je flotte au-dessus du monde.
Je traverse des crises, surtout la nuit, cauchemars, perte de sommeil, épuisement. Hurlements de douleur dans le coussin pour ne pas réveiller les enfants. Heures de marche pour pleurer discrètement, elle dort pendant ce temps.
Cerveau en ébullition. Agitation. Chercher de l’aide, des thérapies, des thérapeutes, des solutions de garde, de relève, des aides administratives, des médecins, chercher. Trouver des personnes compétentes pour aider Nami à grandir.
Papa à côté solide. Papa à côté s’oublie aussi. Papa à côté soutient. Papa à côté souffre sans le dire. Papa à côté marche aussi beaucoup. Papa à côté cache ses larmes. Papa à côté travaille. Papa à côté essaie de calmer maman la nuit. Papa à côté s’échappe. Difficile. L’amour est là, partout et la douleur partagée aussi. Tristes. Soudés. Forts.
Que va-t-on devenir ? Comment y arriver ? Ce chagrin va-t-il disparaître un jour ? La joie reviendra-t-elle, même un peu ? Le couple se retrouvera-t-il ? Les frères grandiront-ils insouciants ?
Chaque jour, se secouer, se lever, se maquiller les yeux bouffis de larmes, sourire, souvent pour de faux.
Fuite en avant. Vertiges. Chercher des échappatoires pour ne pas avoir mal tout le temps. Reprise du travail. Penser à autre chose. Entreprendre des études. Courir. Rythme effréné. Même pas mal. Tenir la maison. Penser à tout, tout le temps, sauf à soi. Se perdre, s’oublier. Oublier les autres.
Puis le temps passe. Puis les émotions s’apaisent gentiment. Puis la vie reprend ses droits.
Voir Nami grandir, exister, bouger un doigt, puis l’autre, puis tout donner pour tenir sa tête, la voir pétiller, l’entendre rire, la nourrir, la soigner, l’accompagner. Voilà, ce qui me ramène à la vie. Les autres aussi. Voir la famille, là, toujours présente, soutenante. Voir les ami.es, là. Les thérapeutes merveilleux.ses.
Puis prendre du recul. Voir le chemin parcouru. Chercher de l’aide pour soi. Ralentir le rythme. Lâcher des trucs. Écouter de la musique. Écrire. Dessiner.
Ne serait-ce pas la joie, là-bas, qui re-pointe le bout de son nez ?
Vanessa
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