top of page

Burn-out du parascolaire, quel impact sur l’accueil des enfants différents ?

La question de la relève : oui, encore ce thème !

 

Récemment un article paru dans le 24H (il me semble), indiquait que le parascolaire était en « burn-out » : trop d’enfants par éducatrice.teur.s, des problématiques de plus en plus complexes à gérer, de la difficulté à trouver du personnel qualifié, entre autres.

 

Du côté des Communes, une difficulté à offrir suffisamment de places pour des raisons de locaux et de financement principalement. Par conséquent, les critères pour décrocher une place se rigidifient (s’inscrire sur liste d’attente et réactiver sa demande régulièrement, deux parents qui travaillent, enfant sans difficulté, …).

 

Quid des effets sur l’accueil de jour des enfants à besoins spécifiques dans ce contexte tendu ?

 

Ce contexte engendre évidemment des inégalités auxquelles nous devons faire face lorsque nous sommes parents d’un.e enfant à besoins spécifiques car dans ce cas, obtenir une place en UAP ou à la cantine scolaire relève des mêmes critères mais s’y ajoute une grande part de subjectivité.

 

En effet, si vous avez la chance de vivre dans une Commune, dans un quartier, avec des responsables de structures ouverts à l’inclusion, pas épuisés, alors votre enfant sera accueilli avec joie et motivation. Si au contraire, les responsables de structure de votre lieu de vie sont fatigués, angoissés par la différence et parfois incompétents, alors l’accueil de votre enfant différent va être compliqué.

 

J’aimerais préciser que j’ai beaucoup de respect et d’empathie pour les professionnel.les qui œuvrent dans ce domaine. Du bruit en permanence, gérer des groupes de 12-14 enfants pour une adulte, des conditions de salaire discutables, des horaires coupés, etc. Toutefois, il me paraît important de dire que certaines structures dérivent.

 

Récemment, j’ai échangé avec une maman. Son fils est atteint d’autisme. Ils vivent une situation délicate. Cette femme assume sa casquette de maman solo (comme environ 80% des familles avec enfant en situation de handicap) admirablement. Elle travaille dans les soins à domicile pour gagner sa vie ce qui nécessite que son fils soit pris en charge par le parascolaire en dehors des heures d’école car elle n’a pas de famille sur qui compter.

 

Son fils a pu être accueilli en UAP depuis le début de sa scolarité dans le milieu ordinaire. Mais cette année, la structure pointe des difficultés à poursuivre la prise en charge en évoquant des problèmes à comprendre son fils et à gérer ses crises. De plus, ils n’auraient pas trouvé de personnel qualifié pour l’accompagner correctement et par conséquent ils souhaitent mettre un terme à son contrat.

 

Cette mère se retrouve dans une impasse. Comment pourra-t-elle poursuivre son activité professionnelle dans ce cas ? Impossible. Elle a donc tenté de convaincre les responsables de la structure de demander du soutien pour poursuivre l’accompagnement de son fils en demandant le soutien financier du Canton pour engager un.e accompagnant.e individuel.le pour son fils, ce qu’ils ont fait. Toutefois, la personne engagée est mobilisée pour soutenir le groupe et non pas son fils. Ils n’ont pas créé de projet spécifique pour faciliter son intégration ce qui engendre des crises.

 

Une professionnelle s’est permise de lui faire une réflexion, qui a mon sens, n’est pas acceptable : « Madame, lorsque l’on a un enfant différent, on aménage sa vie en conséquence ! ». Ras-le-bol de recevoir des leçons de morale ! Le manque d’empathie de certaines personnes, professionnelles qui plus est, m’afflige toujours autant.

 

Même constat au niveau de mon travail. Je travaille à l’école régulière et m’occupe de l’enseignement spécialisé. Chaque année, des enfants à besoins spécifiques intègrent l’école ordinaire et leur intégration dans le parascolaire n'est pas garantie. Si l’école ouvre ses portes et créer des projets pour TOUS les enfants, les structures parascolaires ne devraient-elles pas s’aligner afin de permettre à ce projet sociétal d’inclusion de fonctionner ? Ce sont des partenaires indispensables. Comment les soutenir alors même qu’ils peinent à assumer leur mission avec les enfants dits « ordinaires » ?

 

Le Canton de Vaud finance des assistant.es à l’intégration pour ces structures. Trop l’ignorent, trop l’utilisent à mauvais escient, trop peinent à trouver du personnel formé…

 

Je me permets deux questions subsidiaires :

 

1) Un plan cantonal est-il prévu pour motiver et former des assistant.es socio-éducatif.ves (ASE) et des éducatrice.teur.s de la petite enfance aux besoins des enfants différents ?

2) Une communication inter-services existe-t-elle entre l'école (DGEO-OSPES) et le parascolaire (SCAJE) ?

 

J’ose espérer que oui. J’espère surtout que la maman évoquée dans ce billet évitera de devoir aller travailler de nuit pour continuer à gagner sa vie. Elle a tout mon soutien et j’espère qu’une solution pourra être trouvée.

 

J’en profite pour vous souhaiter de lumineuses fêtes de fin d’année et que 2025 soit une année remplie de projets de soutien et d’inclusion !

 

Vanessa

 

 

 
 
 

Comments


bottom of page